Elizabeth Taylor est décédée à l'âge de 79 ans. Elle demeure l'une des dernières légendes de l'âge d'or Hollywoodien. Huit mariages, une vie de cinéma et de passion.
Née le 27 février 1932 à Hampstead (dans la banlieue de Londres) de parents américains originaires de Kansas City, Elizabeth Taylor fait son entrée fracassante au cinéma aux studios d'Hollywood sur les bons conseils de sa mère, Sara. Son premier film ? There's One Born Every Minute, de Harold Young (1941). Universal semble dubitatif devant cet enfant au regard violet d'adulte et décide de ne pas renouveler son contrat. Sa mère persistante et déterminée parcourt de nouvelles maisons de production et décroche un casting via la MGM. La petite Elizabeth Taylor deviendra à 10 ans la petite Priscilla dans Fidèle Lassie (1943). Premier succès. Sur le tournage, elle rencontre celui qui deviendra un ami à vie : Roddy McDowall, qui lui aussi a commencé comme enfant star.
C'est avec Le Grand National aux côtés de Mickey Rooney qu'elle décroche son premier grand rôle et que l'on commence à la considérer comme une vraie actrice. Elizabeth Taylor y interprète une jeune fille qui entraîne un cheval pour remporter une célèbre compétition hippique et conserve de ce tournage, des douleurs au dos à cause de multiples chutes. Liz devient la chouchou des enfants stars et poursuit avec des émules à la Little Red School (elle reçoit son diplôme d'études en 1950). Et réussit là où Shirley Temple a échoué : la transition à l'âge adulte ! Elle confiera cependant des années plus tard avoir difficilement vécu son enfance, «volée » par les studios. À seize ans, elle est l'épouse de Robert Taylor dans Guet-apens et incarne les jeunes mariées dans deux Vincente Minnelli : Le Père de la mariée et sa suite Allons donc, papa ! C'est au cours de la première de L'Héritière qu'elle rencontre Montgomery Clift. Coup de foudre amical. Elle tourne avec lui en 1951 Une place au soleil, un classique de George Stevens, pour la Paramount Pictures.
Par la suite, plein de films majeurs pour Elizabeth Taylor : Ivanhoé, film d'aventures médiévales réalisé par Richard Thorpe. C'est à cette époque qu'elle côtoie l'acteur Michael Wilding à Londres. Si bien qu'elle l'épouse en 1952 et aura avec lui deux enfants. Elle tourne ensuite sous la direction de Stanley Donen (Une vedette disparait), Charles Vidor (Rhapsodie), William Dieterle (La Piste des éléphants), Curtis Bernhardt (Le Beau Brummel) et Richard Brooks (La Dernière Fois que j'ai vu Paris). Elle participe ensuite à deux superproductions. Pour commencer Géant, autre classique de George Stevens avec pour partenaires James Dean et Rock Hudson. La production coûte un peu plus de cinq millions de dollars et devient un des plus grands succès de la Warner. L'autre budget impressionnant de 6 millions de dollars fut pour L'arbre de vie, fresque sur la guerre de Sécession. La MGM veut en faire un second Autant en emporte le vent, sans y parvenir malgré les moyens. Le tournage est interrompu pendant deux mois à la suite d'un terrible accident de voiture survenu à Montgomery Clift.
Endeuillé par la mort de son homme Mike Todd, Elizabeth Taylor tentait de sortir Paul Newman de son deuil, après la mort de son meilleur ami pour qui il nourrissait des sentiments ambivalents, dans La Chatte sur un toit brulant. On se souvient encore de la même Liz, délaissée par un militaire maîtrisant avec peine ses pulsions homosexuelles -magistral Marlon Brando- dans Reflets dans un oeil d'or de John Huston. Enfin, associée à Richard Burton, elle se livrait à de vertigineuses querelles éthyliques dans Qui a peur de Virginia Woolf? de Mike Nichols. Du mariage, on ne retient que l'amertume. Soudain l'été dernier de Joseph L. Mankiewicz est tiré d'une pièce à succès du dramaturge Tennessee Williams. Il remporte un énorme succès au box-office et obtient en tout neuf nominations aux Oscars dont celui de meilleure interprète féminine pour Elizabeth Taylor.
En 1960, elle joue une prostituée dans La Vénus au vison. Malgré une hospitalisation pour une pneumonie à Londres, elle est présente pour recevoir son premier Oscar de la meilleure actrice en 1961. Elle défraie de nouveau la chronique avec sa liaison avec Richard Burton, quelques années plus tard. Hollywood a voulu composer de grandes fresques et des histoires d'amours éternelles, allant parfois jusqu'à risquer la ruine des studios qui les produisaient comme ce fut le cas du fameux Cléopâtre de Joseph Mankiewicz avec Elizabeth Taylor et Richard Burton. Cependant peu de films pouvaient prétendre être à la fois de grandes épopées et des histoires d'amour assez fortes pour subjuguer le public. Sa passion se reflète à l'écran, sur ses huit films suivants, sept se tournent avec lui. Un grand film à retenir ? Qui a peur de Virginia Woolf ? de Mike Nichols, pour lequel Liz prend quinze kilos et se vieillit de vingt ans. Deuxième Oscar. Le couple extraordinaire de Qui a peur de Virginia Woolf ? formé par Elizabeth Taylor et Richard Burton devrait être respectable et installé, adoptant une bienséance bourgeoise. Lorsqu'ils s'apprêtent à recevoir deux amis, et que les pauvres arrivent chez leurs hôtes, ces derniers, encouragés par la rage et l'alcool les entraînent dans une scène de ménage d'anthologie. Ces deux êtres ne peuvent plus se souffrir. Les invités sont bientôt happés par cette spirale négative et se querellent à leur tour, dans un moment où les conventions ont foutu le camp et où seule reste la rage, presque instinctive et sauvage. Ces cœurs mis à nu, ces sensibilités à vif détruisent tout sur leur passage.
Taylor et Burton produisent eux-mêmes leur film suivant, dont un million de dollars qu'ils payent par leurs propres moyens La Mégère apprivoisée, comédie de Shakespeare adaptée par Franco Zeffirelli. Le film est un succès et rapporte 8 000 000 dollars. Elle enchaîne avec Reflets dans un œil d'or de John Huston. Le film nous transforme en voyeurs un peu étranges, à l'image du silencieux Robert Forster, qui s'immisce sans être vu dans les secrets les plus sombres du couple formé par Elizabeth Taylor et Marlon Brando. Elizabeth Taylor apparaît d'abord frivole et assez vulgaire. Elle sait incarner ce genre de personnage comme personne, cachant ses blessures sous une attitude résolument provocatrice, tonitruante, comme on le verra plus tard dans Qui a peur de Virginia Woolf ? de Mike Nichols où elle évolue -encore- au sein d'un couple qui ne peut plus se souffrir. Sa frustration la rend incroyablement sensuelle, comme dans La chatte sur un toit brûlant où elle était négligée par Paul Newman. Puis Cérémonie secrète. Elizabeth Taylor, mater dolorosa échappée de Soudain l'été dernier (Joseph L. Mankiewicz, 1960) et Mia Farrow, préfigurant les troubles de Rosemary's baby (Roman Polanski, 1968) et Le cercle infernal (Richard Loncraine, 1977), évoluent pour le pire dans un univers angoissant sous la caméra attentive de Joseph Losey. Le très rare Cérémonie Secrète a toujours été présenté comme le pendant féminin de The Servant (la relation malsaine entre un aristocrate et son domestique, respectivement Dick Bogarde et James Fox) sous prétexte qu'il bouleverse les mêmes repères sociaux, moraux et sexuels. Elisabeth Taylor, digne en toute circonstance, regard violet, chevelure de jais et incarnation généreuse de la force maternelle, est éblouissante. C'est sa seconde collaboration avec Joseph Losey (ils avaient déjà travaillé sur Boom, aux thèmes pas si éloignés).
Après Richard Burton, elle se mariera encore deux fois avant un ultime divorce en 1996.
Depuis le début des années 1980, elle réside à Bel Air en Californie où habitait Michael Jackson, qu'elle a défendu et soutenu lors de ses deux accusations d'abus d'enfants pour lesquelles il a été respectivement relaxé et acquitté. Elle est d'ailleurs la marraine de ses deux enfants Paris Jackson et Prince Michael Jackson.
En novembre 2004, elle annonce avoir reçu un diagnostic d'insuffisance cardiaque : une anomalie de la fonction cardiaque est responsable de l'incapacité du myocarde à assurer un débit cardiaque suffisant pour couvrir les besoins énergétiques de l'organisme.
Elisabeth Taylor meurt le 23 mars 2011 des suites d'une insuffisance cardiaque, à l'âge de 79 ans, liée éternellement à Richard Burton (qu'elle a épousé deux fois) avec lequel elle a formé un couple volcanique ! So long !